Les Foires de Champagne

Provins, témoin exceptionnel des Foires de Champagne.

Les comtes de Champagne qui gouvernent la région comprennent dès l’An 1000 l’importance économique du commerce à longue distance, et savent tirer parti de la situation géographique des villes de Champagne. Sur la route vers l’Est de l’Europe, elles sont en effet le passage obligé entre les ports de la mer du Nord et ceux de la Méditerranée, entre les plaques tournantes du commerce que constituent la Flandre et l’Italie, tournées l’une vers l’Europe du Nord et de l’Est, l’autre vers Byzance, l’Afrique et l’Orient.

Provins est alors un carrefour de routes, où convergent 9 chemins principaux et 11 secondaires. Ce site permet à la foire, deux fois par an, de devenir un des hauts lieux du commerce en Europe, particulièrement aux XII et XIIIè siècles.

Les foires sont des lieux de commerce de gros. On ne vend pas au détail, cela est réservé aux marchés. On achète par ballots, ou tonneaux.
On y échange des produits de toutes natures venus de tous les pays européens : laines, draps, vins, fourrures, teintures, orfèvrerie…

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Le succès des Foires de Champagne est dû en partie à la protection que les comtes accordent aux marchands. Ils le font d’autant plus de bonne grâce que les foires les enrichissent. Ainsi les comtes ont organisé sur leur territoire les “conduits des foires”. Ils font escorter à leurs frais tout convoi de marchands désireux de se rendre à la foire. Dans les chemins difficiles et peu sûrs du Moyen Âge, où l’on met six semaines pour arriver de Navarre, cela constitue un sérieux avantage.

Sur place, les comtes organisent la sécurité grâce aux gardes de foire et à leurs lieutenants. Ils jugent en procès, exigent le paiement des droits de vente, président aux contrats, règlent les litiges. Ils peuvent poursuivre un contrevenant dans toute l’Europe.